Rapport annuel ONEM 2024 - Communiqué de presse

2024, une année charnière ?

« L'année 2024 semble marquer la fin de la tendance générale à la baisse du nombre de chômeurs complets indemnisés demandeurs d'emploi, qui a été observée pendant plusieurs années. Le chômage temporaire, qui s'était stabilisé après le pic du COVID-19, augmente lui aussi à nouveau de 5,3 % sur une base annuelle. À cela s'ajoutent encore les pertes d'emplois consécutives à des faillites, dont le nombre a fortement augmenté (de plus de 20 %) en 2024. Ainsi, de nombreux indicateurs en 2024 nous laissent dans l'expectative. Ils suggèrent qu'un changement de tendance s'est amorcé. En ce sens, 2024 peut être vue comme une année charnière. L'année 2025 nous révélera où ce changement nous mènera. La mise en œuvre de l'accord de gouvernement jouera certainement un rôle à cet égard. »

– Jean-Marc Vandenbergh, administrateur général

« Les répercussions de l’ instabilité se font clairement sentir dans la dynamique quotidienne du marché de l'emploi. Si le nombre moyen de paiements effectués par l'ONEM au cours de ces dernières années a nettement baissé, le nombre total de personnes qui ont bénéficié d'une allocation à un moment donné, a augmenté avec le temps. Ce paradoxe visible révèle un marché de l'emploi en perpétuel mouvement, où un type d'emplois disparait et un autre apparait, entraînant toutes sortes de transitions sociales. Il souligne la nécessité d'avoir une protection sociale agile et bien pensée, qui répond non seulement aux glissements structurels, mais qui anticipe aussi la réalité d'aujourd'hui. »

– Axel Delvoie, administrateur général adjoint

Le chômage indemnisé stagne après une baisse de plusieurs années

Sur la base des paiements effectués mensuellement, le chômage complet indemnisé est resté stable en 2024. Une tendance à la baisse s’était amorcée avant la crise du COVID. Elle avait été interrompue en 2020 et avait repris en 2022, les chiffres étaient même passés pour la première fois depuis 1977 en-dessous de la barre des 300 000. Ce seuil n’a jamais été franchi au cours de l’année 2024, où l’on compte, en moyenne par mois, 284 859 chômeurs complets indemnisés demandeurs d’emploi en Belgique, un nombre en très légère augmentation (+0,03 %) par rapport à 2023 (284 786).

Cette tendance baissière des années écoulées semble donc à présent progressivement arriver à son terme. En effet, le fait que la moyenne stagne cache une dynamique assez marquée : tous les 3 mois, quelque 18 % de la population des chômeurs se renouvelle par le biais d'entrées et de sorties du chômage.

Hausse de 20 % des pertes d'emploi à la suite de faillites

En 2024, le Fonds de fermeture d'entreprises, l'organisation partenaire de l'ONEM chargée d'indemniser les travailleurs victimes de la fermeture de leur entreprise, a enregistré 11 039 faillites. Parmi ces entreprises en faillite, 3 828 occupaient du personnel. Les pertes d’emploi dues aux faillites ont connu une nette augmentation en 2024, année au cours de laquelle 30 163 emplois ont été perdus, soit 20 % de plus qu’en 2023.

Nouvelle augmentation du chômage temporaire

Le chômage temporaire a connu une nette augmentation en 2024. Toutefois, nous sommes loin des sommets atteints en 2020 en pleine crise sanitaire, où pratiquement 1,22 million de travailleurs différents avaient perçu des allocations de chômage temporaire. En 2024, le nombre de travailleurs en chômage temporaire s'élevait en moyenne à 126.985 personnes par mois (contre 120.565 en 2023), soit une augmentation de 5,3 % sur une base annuelle. Le recours au chômage temporaire a une nouvelle fois explosé, et ce, essentiellement en raison de la situation préoccupante de l'industrie et du temps fortement pluvieux.

Diminution de l'ensemble des allocations d'interruption, sauf de celles octroyées pour le congé parental

Le nombre de bénéficiaires d’allocations d’interruption de carrière, de crédit-temps et de congés thématiques a connu une légère hausse de 0,6 % en 2024. On comptait, en moyenne par mois, 240 487 personnes bénéficiant d’allocations dans l’un ou l’autre des régimes (238 936 personnes en 2023). Maintenant qu'une nouvelle baisse s'est amorcée pour le crédit-temps, l'augmentation est encore exclusivement due aux congés thématiques, en l'occurrence au congé parental.

Le nombre de bénéficiaires d'une interruption de carrière ordinaire a diminué de 5,8 % par rapport à l’année 2023.

Le nombre de bénéficiaires du crédit-temps a connu pendant longtemps une croissance soutenue, mais connaît à nouveau une baisse en 2024. Le nombre de bénéficiaires s'élève à 86 693 en 2024, soit une diminution de 3,4 % par rapport à 2023.

Au sein des régimes des congés thématiques, l'on observe une augmentation en 2024 : le nombre de bénéficiaires a connu une hausse de 5,7 % sur une base annuelle. Cela est entièrement dû à l'augmentation enregistrée pour le congé parental.

  • Ce congé thématique ne cesse de gagner en popularité et a même dépassé l’année dernière le pic enregistré lors de la crise du coronavirus. La barre symbolique des 100 000 bénéficiaires par mois a été franchie. En effet, 101 774 personnes, en moyenne par mois, ont eu recours à une interruption de carrière dans le cadre d’un congé parental.
  • Par rapport à 2023, le congé pour assistance médicale connaît une baisse de 6,3 %, pour se situer à 19 197 unités par mois.
  • Les chiffres pour le congé pour soins palliatifs et le congé pour aidants proches restent fort bas, avec des moyennes d'environ 300 unités physiques par mois en 2024.

À nouveau des services corrects et rapides aux clients

En 2024, l'ONEM a une nouvelle fois fourni des services rapides et de qualité aux clients :

  • avec 4 jours, le délai de traitement pour les dossiers des chômeurs complets, calculé depuis l'arrivée du dossier à l'ONEM jusqu'à l'envoi de la décision à l'organisme de paiement, est resté aussi court qu'en 2023 ;
  • pour ce qui concerne les travailleurs en interruption de carrière, en crédit-temps ou en congé thématique, ce sont 577 074 demandes qui ont été introduites et traitées, soit une augmentation de 2 % par rapport à 2023. Le délai moyen de traitement était de 11 jours calendrier (5 jours de moins qu'en 2023) ;
  • en moyenne, le contact center de l’ONEM traitait 63 127 appels de première ligne par mois l’an dernier. Il s’agit d’une baisse de 7,4 % sur une base annuelle. 93 % des appels ont été traités directement.

L'ONEM poursuit sur la voie du numérique en 2024

L’année 2024 a surtout été marquée par des changements réglementaires relatifs à l’usage de services en ligne, notamment l’obligation pour les chômeurs temporaires d’utiliser la carte de contrôle électronique (eC3.2) ainsi que l’obligation d’introduire les demandes d’allocations d’interruption par voie électronique via l’application Break@work.

L'ONEM investit pleinement dans son service numérique, tout en étant conscient du fait que personne ne doit être laissé de côté dans le domaine du numérique. L'inclusion numérique est l’une des priorités de notre organisation. Dans nos bureaux et points de contact, vous pouvez vous faire assister par un digicoach pour utiliser les applications en ligne de l'ONEM.

Le rapport annuel complet de l'ONEM se compose de 2 parties :

  • Volume 1 « rapport d’activités » : une description détaillée des activités des services de l’ONEM en 2024 ;
  • Volume 2 « indicateurs du marché du travail et de l’évolution des allocations » : avec un grand nombre de statistiques et de chiffres pour l'année 2024. 

Vous trouverez les deux volumes ainsi que le résumé en ligne sur le site web du rapport annuel.